Mehdi Berriah (ED 113, Paris 1 Panthéon Sorbonne, UMR Orient & Méditerranée, Islam médiéval)
Table des matières
1. L’auteur
2. Le Qāmūs al-Muḥī
3. Racine : S L M/س ل م
4. Racine : ṢL Ḥ/ص ل ح
Né en 729/1329 à Kāzarūn, ville située à proximité de Shiraz en Iran actuel, al-Fīrūzābādī, de son nom complet Abū al-Ṭāhir Muḥammad b. Yaʿqūb b. Muḥammad b. Ibrāhīm Maǧd al-Dīn al-Shāfiʿī al-Shirāzī, est l’un des plus grands lexicographes musulmans de la langue arabe. Sa nisba al-Fīrūzabādī vient de son père qui était originaire de la ville de Fīrūzabād, dans le sud-ouest de l’Iran. Après avoir étudié pendant son enfance à Shiraz, il poursuivi sa formation en Irak, dans un premier temps à Wāṣit, puis à Bagdad, avant de partir pour Damas où il suivit les enseignements du qāḍī al-quḍā shaféite Taqī al-Dīn al-Subkī, l’un des plus grands savants de son temps et qui fut, par le passé, un des plus coriaces adversaires d’Ibn Taymiyya. Al-Fīrūzābādī accompagna son maître Taqī al-Dīn al-Subkī en 750/1349 au cours d’un voyage à Jérusalem où il occupa, à l’âge d’à peine vingt ans, et pendant dix ans, la fonction de professeur. Par la suite, il effectua plusieurs voyages qui le menèrent à Bagdad, au Caire, à Delhi, à la Mecque, Médine, au Yémen en passant par l’Asie Mineure. Il fut reçu avec les honneurs par plusieurs grands souverains de l’époque tels que le Djalayride Aḥmad b. Uways, Tamerlan ou encore le sultan du Yémen al-Malik al-Ashraf Ismāʿīl ʿAbbās qui lui donna sa fille en mariage. Il mourut le 20 shawwāl 817/2 janvier 1415 à Zabīd au Yémen.
Auteur prolifique, al-Fīrūzābādī écrivit plusieurs ouvrages portant aussi bien sur l’histoire, le hadith, le tafsīr que sur la lexicographie. Mais c’est bien dans cette dernière discipline qu’il devint un véritable maître incontesté. D’ailleurs, si al-Fīrūzābādī est passé à la postérité c’est grâce, en grande partie, à son célèbre dictionnaire al-Qāmūs al-muḥīṭ dont le titre complet est al-Qāmūs al-muḥīṯ wa-l-qābūs al-wasīṭ al-ǧāmiʿ li-mā dhahaba min al-ʿArab shamaṭīṭ. Cette œuvre est en réalité le résumé d’un projet d’ouvrage lexicographique colossal de plusieurs dizaines de volumes que l’auteur avait l’ambition de réaliser : al-Lāmiʿ al-muʿallam al-ʿuǧāb al-ǧāmiʿ bayn al-Muḥkam wa-l-ʿUdāb. Néanmoins, al-Fīrūzābādī n’en écrivit que 5 volumes.
Le Qāmūs al-muḥīṭ est un dictionnaire de type muǧannas, c’est-à-dire classé par ordre alphabétique et par racines. L’une de ses principales caractéristiques est que son auteur a réussi à présenter, dans un volume assez réduit, un vocabulaire considérablement riche et varié, à travers des explications et définitions très brèves.
L’auteur a choisi d’utiliser des lettres comme abréviations de certains mots, comme il l’explique lui-même dans son introduction :
- ة pour qariya/قرية(village, ville)
- د pour balad/بلد(pays, région)
- ع pour mawḍiʿ/موضِع(localité, endroit, lieu, place)
- م pour maʿrūf/معروف(connu)
Al-Fīrūzābādī commence ses notices en définissant et expliquant les noms et les termine en exposant les différents schèmes verbaux dérivés de la racine. Outre l’apport linguistique évident, les notices du Qāmūs contiennent dans un apparent désordre des anthroponymes, des toponymes et des termes techniques relatifs à diverses sciences, donnant ainsi à l’ouvrage une dimension multidisciplinaire.
Nous traduisons ici les racines S L M et Ṣ L Ḥ
Al-salmu : le seau avec une seule anse comme le seau des porteurs d’eau pluriel : aslumun et silāmun ; la morsure de serpent.
Avec la kasra1 [al-silmu] : la personne qui fait la paix (al-musālimu) ; ce qui permet la cessation des hostilités (al-ṣulḥu) ; avec une fatḥa2 [al-salm] et se met au féminin, [signifie] al-salāmu et al-islāmu.
Avec la vocalisation des deux premières lettres avec la fatḥa (al-taḥrīk) [al-salam] : le paiement fait en avance, la soumission et [une famille] d’arbres, pour un individu, avec le son ha (à la fin, c’est-à-dire le ta marbūṭa).
Une terre maslumā’ : une terre en contenant beaucoup [de salam, soit de familles d’arbres].
Le nom [al-salamu] vient de la soumission (al-taslīmu), le captif par razzia (al-asru) et le prisonnier de guerre (al-asīru).
Al-salimatu, sur le schème fariḥa : la pierre ; son pluriel sur le schème kitāb [silām], la femme délicate.
[Salima] Ibn Qays al-Ǧarmī et [Salima] Ibn Ḥanẓala al-Suḥaymī sont deux Compagnons du Prophète3. Banū Salima : un clan des Ansars4. Ibn Kahla’a chez les Baǧīla, Ibn al-Ḥārith chez les Kinda, Ibn ʿAmr b. Dhuhl, Ibn Ghaṭafān b. Qays [ont tous pour prénom Salima].ʿUmayra b. Khufāf b. Salima al-Hamdānī et ʿAbd Allāh b. Salima al-Murādī Al-Ǧawharī s’est trompé dans sa parole : « Et Salima n’est autre chez les Arabes qu’un clan des Ansars ».
Salamatu [est le prénom de] de quarante Compagnons du Prophète et de trente traditionnistes (muḥaddit) ou un peu plus.
Salamatu al-Khayri « le bon » et Salamatu al Šarri « le mauvais » : deux hommes connus5 [des Banū Qušayr]. Umm Salama : la fille d’Umayya, la fille de Yazīd, la fille d’Abū Ḥakīm ou encore Umm Sulaym ou Umm Sulaymān : deux femmes parmi les Compagnes6 du Prophète.
Et al-Salām : un des Noms de Dieu le Très-Haut.
Al-Salāmatu : l’absence de défauts comme [dans le champ lexical de] celui qui est sain et sauf (ka-l-salīm wa-l-maslūmi) ; celui qui est piqué ou mordu7.
Localité8 proche de Sumaysāṭ ; nom de la Mecque ; une montagne du Hedjaz ; le château (qaṣr) d’al-Salām : celui d’[Hārūn] al-Rashīd à Raqqa ; un arbre et il se vocalise avec la kasra [silāma].
Il a été dit à un Bédouin : al-salām ʿalayk. Celui-ci répondit : al-ǧathgāthu (espèce de plante amère) ʿalayk. On lui dit : est-ce une réponse ? [Le Bédouin] dit : les deux (al-salām et al-ǧathgāthu) sont des plantes9 amères et toi tu en as mis une sur moi alors j’ai mis l’autre sur toi.
Sur le schème kitāb [silām]: de l’eau ; sur le schème ġurāb [sulām] : nom d’une localité ; sur le schème Zubayr [Sulaym] : Ibn Manṣūr10, l’ancêtre d’une tribu des Qays ʿAylān, d’une tribu des Ǧudhām et le nom de quinze Compagnons du Prophète. Umm Sulaym fille de Milḥān et fille de Suḥaym : deux Compagnes du Prophète. Et Dhāt al-Sulaym : nom d’un lieu. Darbu Sulaym : à Bagdad. Sur le schème Ǧuhayna [Sulayma] : un nom [propre]. Abū Sulmā sur le schème bušrā : le père de Zuhayr, le poète, et sur le schème sakrā [salmā] : le sobriquet du poltron et d’un type de lézard (kunya al-wazagh).
Salmānu : une montagne ; un clan des Murād et parmi eux ʿUbayda al-Salmānī et d’autres ; Ibn Salāma, Ibn Thumāma, Ibn Khālid, Ibn Ṣakhr, Ibn ʿĀmir, Ibn al-Islām al-Fārisī : des Compagnons du Prophète11. Abū Salmān : le scarabée (al-ǧural).
Al-sullamu sur le schème sukkar : l’échelle, peut être au masculin, pluriel : salālīmu et salālimu ; l’étrier en cuir pour le chameau (al-gharz) ; le [nom du] cheval de Zabbān b. Sayyār ; constellation située en-dessous d’al-ʿāna [constellation de couleur blanche] sur sa droite ; moyen à l’aide duquel on parvient à quelque chose.
Salama la peau, yaslimu-hu : la tanner avec le salām (un type de plante amère), salama le seau : terminer sa fabrication et l’avoir bien faite ; salima (être sain et sauf) d’un malheur ou d’un mal, avec la kasra, salāma [nom d’action] ; Dieu le Très-Haut sallama-hu (l’a préservé) d’un mal, d’un malheur, taslīm [nom d’action]. Sallamtu-hu ilay-hi (je lui ai remis/livré), taslīman [nom d’action] et il l’a reçu (tasallama-hu) : je lui ai donné et il l’a pris. Le taslīm : la satisfaction, la salutation avec le salām.
Aslama : se soumettre/se laisser conduire, devenir musulman.
Tasallama l’ennemi : il l’a pris et l’a soumis ; tasallama son affaire à Dieu le Très-Haut : s’en remettre uniquement à Dieu la concernant.
Tasālama : faire la paix, se réconcilier.
Sālama : vivre en paix avec quelqu’un.
Istalama la pierre : il l’a touchée soit par un baiser soit avec la main. Istal’ama-hu la semence : ses épis sont sortis. Huwa lā yustalam ʿalā sakhaṭi-hi : il ne fait pas la paix pour ce qu’il déteste et le met en colère. Al-usaylim : veine entre l’auriculaire et l’annuaire. Istaslama : se soumettre ; thakama la route : suivre une route et ne pas en dévier [ne pas se fourvoyer dans un mauvais chemin]. Il s’appelait Muḥammad puis tamsalama c’est-à-dire il a pris comme nom Muslim.
Usālim avec la ḍammā12 : une montagne dans la région d’al-Sarā [région du sud-ouest de l’Arabie Saoudite, frontalière avec le Yémen]; la ville de Sālim en Andalousie. Al-Salāmiyya : point d’eau des Banū Ḥazn à côté d’al-Thalmā’ (localité), et un autre point d’eau. Sur la forme shaddād [sallām] : une ville dans le Ṣaʿīd [région du sud de l’Égypte]. Khayfu salām : localité à la Mecque. Salamya avec le mim muet et l’allègement du ya : une contrée/un pays (balad) de là ʿAtīq al-Salamānī (al-Salamānī l’Ancien) en vocalisant le mim en fatha. Dhū Salam : une localité. Et Dhū Salam : Ibn Shadīd b. Thābit. Salmā sur la forme sakrā : une localité dans le Najd, un fortin à Taif, une montagne des Ṭayy à l’est de Médine, un quartier, une plante, deux Compagnons et seize Compagnes du Prophète. Umm Salmā : la femme de Abū Rāfiʿ13. Et sur le schème ḥublā : Sulmā b. ʿAbd Allāh b. Sulmā, Ibn Ghiyāth, Ibn Munqidh, Abū Sulmā al-Qatabānī ou alors sur le schème sakrā. Et al-sullāmānu : un arbre, un point d’eau des Banū Shaybān, un nom sur le schème de saḥab [salām] comme ʿAbd Allāh b. Salām le savant (al-ḥibr), son frère Salama b. Salām, son neveu Salām et Salām b. ʿAmr qui sont des Compagnons. Et Abū ʿAlī al-Ǧubbā’ī al-Muʿtazilī Muḥammad b. ʿAbd Allāh b. Salām et Muḥammad b. Mūsā b. Salām al-Salāmī affiliation à son grand-père. Avec le tashdīḍ (redoublement de la consonne) : Ibn Salm, Ibn Sulaym, Ibn Sulaymān, Ibn Abī Sallām, Ibn Šuraḥbīl, Ibn Abī ʿAmra, Ibn Miskīn et Ibn Abī Muṭīʿ : des traditionnistes (muḥaddithūn). Il y a divergence pour Sallām b. Abī al-Ḥuqayq, Sallām b. Muḥammad b. Nāhiḍ, Saʿd b. Ǧaʿfar b. Sallām et Muḥammad b. Sallām al-Baykandī. Et avec le takhfīf (allègement de la consonne) : Dār al-Salām : le Paradis. Le fleuve al-Salām : le Tigre. Madīnatu al-Salām : Bagdad et c’est d’elle d’où sont originaires al-Ḥāfiẓ Muḥammad b. Nāṣir, ʿAbd Allāh b. Mūsā les deux traditionnistes (muḥaddithān), Muḥammad b. ʿAbd Allāh le poète les deux al-Salāmiyyūn [dont la nisba est al-Sallāmī]. Salāma b. ʿUmayr b. Abī Salāma : un Compagnon du Prophète, Sayyār b. Salāma : un traditionniste [muḥaddith]. Et la fille d’al-Ḥurr al-Azdiyya, la fille de Maʿqil al-Khuzāʿiyya, et Salāma, la nourrice de Ibrāhīm le fils du Messager de Dieu – que la miséricorde et le salut de Dieu soient sur lui - : des Compagnes du Prophète. Avec le doublement [de la lettre lām]: la fille de ʿĀmir esclave de ʿĀ’isha. Sallāma la chanteuse de qui ʿAbd al-Raḥmān b. ʿAbd Allāh b. ʿAmmār14 était éperdument amoureux [et que l’on nomme], Sallāma al-Qass. Al-Sallāmiyya : bourgade dans les alentours de Mossoul de laquelle vient ʿAbd al-Raḥmān b. ʿIṣma le traditionniste [muḥaddith] et d’autres. Al-Sulāmā sur le schème ḥubārā : un os dans la patte du chameau, un os de la main et du pied dont la longueur est de celle d’un doigt voire moins, pluriel : sulāmayāt. Et sur le schème sakārā [salāmā] : le vent du sud. Al-salīmu : celui qui est piqué, mordu [par un serpent ou autre] ou le blessé grave qui est proche de la mort ; [al-salīmu] du sabot : ce qui est entre le sabot et le creux de la fourchette15.
Al-Sālimu (le sain et sauf) de maux, pluriel : sulamā’. Et huwwa lā yatasālamu khaylā-hu c’est-à-dire : il ne dit pas vrai (littéralement : ses chevaux ne vont pas ensemble). Et quand on dit tasālamat al-khayl : ils (les chevaux) partent ensemble et les uns n’excitent pas les autres. Et le propos d’al-Ǧawharī : « la peau d’entre les yeux et le nez se nomme sālim » est une erreur et sa citation d’un vers de ʿAbd Allāh b. ʿUmar pour étayer son propos est caduque. Et dhātu aslām : une terre sur laquelle pousse la plante al-salam. Et Salm b. Zurayr, Ibn Ǧunāda, Ibn Ibrāhīm, Ibn Ǧaʿfar, Ibn Abī al-Dhubāl16, Ibn ʿAbd al-Rahmān, Ibn ʿAṭiyya, Ibn Qutayba et Ibn Qays : des traditionnistes (muḥaddithūn).
Bābu salm : un endroit à Ispahan et à Širāz et il semblerait qu’Abū Khalaf Muḥammad b. ʿAbd al-Malik al-Salmī al-Ṭabarī, auteur du Kitāb al-Kitāba17 [le Livre de l’Écriture] et précurseur dans son domaine et Sullamī b. Ǧandal, viendraient de l’une de ces deux localités. Sur le schème sukkarī18 [sullamī] : unique, seul.
Sulmānīn : avec la ḍamma et la kasra sur le nūn : une localité. Et dhū al-salūma : [sobriquet de l’un des descendants] de Alhān b. Mālik et Sallūma avec le doublement de la consonne lam (mušaddada) et se vocalise avec une ḍamma : la fille de Ḥurayth b. Zayd, la femme de ʿAdī b. al-Riqāʿ. Et [l’expression] lā bi-dhī taslam sur le schème tasmaʿ [taslam] c’est-à-dire : non par Dieu ! Celui par qui tu seras préservé et on dit : bi-dhī taslamān et taslamūn et taslamīn et taslamna. Et [l’expression] idhab bi-dhi taslam et idhabā bi-dhī taslamān c’est-à-dire : va en sécurité ! Dhū ne s’annexe qu’avec taslamu comme ladun ne génère l’accusatif pour d’autre [mot] que pour ghudwa. Aslamtu ʿan-hu : je l’ai abandonné après m’en être occupé [activité].
Et la parole d’al-Khuṭay’a : « Grand disputeur, habile et précis, de l’art de Sallām. » Il voulait dire de l’art de Dāwūd mais il a mis Sulaymān et ensuite il a été obligé de le modifier [car il s’est trompé]19. Sulaymān b. Abī Sulaymān, Ibn Abī Ṣurad, Ibn ʿAmr, Ibn Mushir, Ibn Hāšim, Ibn Ukayma : des Compagnons du Prophète. Et Umm Sulaymān : deux Compagnes du Prophète. Muslimun sur le schème muḥsin : environ vingt Compagnons du Prophète. Et sur le schème marḥala [Maslama] : Maslama b. Mukhallad, Ibn Aslam, Ibn Qays, Ibn Hānī’, Ibn Šaybān : des Compagnons du Prophète. Sur le schème muḥsin [Muslim], muʿaẓẓam [Musallam], ǧabal [Salam], ʿadl [Salm], muḥsina [Muslima], marḥala [Maslama], Aḥmad [Aslam], Ānuk [Aslum] et Ǧuhayna [Sulayma] : des prénoms. Al-Sullālim avec la ḍamma : un fortin à Khaybar. Salamūn avec les deux premières lettres vocalisées avec la fatḥa (muḥarakatan) : cinq toponymes.
Firūzābādī (al-), Abū Ṭāhir Maǧd al-Dīn Muḥammad b. Yaʿqūb, al-Qāmūs al-muḥīt, éd. Muḥammad Naʿīm AL-ʿIRQSŪSĪ, Damas, Mu’assasa al-risāla, 1998, p. 229.
Al-ṣalāḥ : le contraire de fasād (corruption, désordre, dépravation), comme al-ṣulūḥ (bon état, bon ordre). Ṣalaḥa sur le schème manaʿa et karuma [ṣaluḥa], ṣilḥ (entier, complet, parfait) avec la kasra, ṣāliḥ et ṣalīḥ (bon, vertueux, en bon état).
Aṣlaḥa-hu : contraire de afsada-hu (corrompre, semer le désordre, dépraver) ; aṣlaḥa ilay-hi : se montrer bienfaisant envers quelqu’un.
Al-ṣulḥ avec la ḍamma : al-silm (ce qui permet la cessation des hostilités) ; au féminin, terme générique, et avec la kasra [al-ṣilḥ]: une rivière dans la région de Maysān [sud-est de l’Irak]. Ṣālaḥa-hu, maṣālaḥatan et ṣilāḥan [nom d’action] ; iṣṭalaḥan, iṣṣālaḥan, taṣālaḥan et iṣtalaḥan [mots dérivés de la racine].
Ṣalāḥ sur le schème qaṭām, et il peut se décliner [autrement] : La Mecque.
Al-maṣlaḥa (ce qui améliore) : singulier de al-maṣāliḥ.
Iṣtaṣlaḥa : antonyme de istafsada (chercher à corrompre, à semer le désordre).
Hadha yaṣluḥu la-ka (ceci te convient), sur le schème yanṣuru c’est-à-dire : dans votre intérêt. Rawḥ b. Ṣalāḥ : traditionniste (muḥaddith).
Ṣāliḥān : endroit à Ispahan.
Al-Ṣāliḥiyya : village à proximité de Ruhā (Édesse) ; une région autour de Bagdad où il y a un village (la région et le village portent le nom de al-Ṣāliḥiyya) ; village à l’extérieur de Damas et village en Égypte.
Ils donnent comme noms (prénoms) : Ṣalāḥan, Ṣulḥan, Muṣliḥan et Ṣulayḥan sur le schème Zubayr.
1. Voyelle courte: i, donc, ici « al-silm ».
2. Voyelle courte: a.
3. D’après le commentateur du texte, le dernier personnage n’apparaît pas dans les dictionnaires biographiques consacrés aux Compagnons du Prophète ce qui le laisse penser qu’il s’agit ici d’une erreur d’écriture. Le plus correct, toujours selon lui, est que le Compagnon en question est Salima b. Khaṭal.
4. Terme désignant les Compagnons du Prophète originaires de Médine qui les distingue des Muhāǧirūn qui sont originaires de la Mecque et qui ont effectué l’émigration (al-hiǧra) vers Médine.
5. L’auteur a écrit la lettre mim (م) pour maʿrūf/معروف littéralement « connu ».
6. Terme désignant les femmes qui rencontrèrent le Prophète.
7. Pour une meilleure compréhension je me suis autorisé d’inverser l’ordre du texte arabe en plaçant le terme al-ladhīʿ /اللذيع après l’expression ka-al-salīm wa-l-maslūm/ كالسليم والمسلوم.
8. L’auteur a écrit la lettre ʿayn (ع) pour mawḍiʿ/مَوْضِع littéralement « endroit, localité, lieu, place ».
9. Bien que dans le texte arabe, le terme employé soit celui de šaǧar/شجر qui signifie littéralement « arbres », j’ai choisi de le remplacer par le mot plante qui me parait mieux convenir dans la traduction du passage.
10. Cela signifie que le prénom de cet Ibn Manṣūr était Sulaym, de même que celui des 15 compagnons du Prophète.
11. Ils ont tous pour prénom « Salmān ».
12. Voyelle courte: u.
13. Le vrai nom de la femme d’Abū Rāfiʿ est Salmā et non Umm Salmā d’après le commentateur.
14. Erreur d’écriture. D’après le commentateur il s’agit d’Ibn Abī ʿAmmār al-Makkī.
15. D’après une note d’un commentateur du Qāmūs al-muḥīṭ que rapporte l’éditeur, le plus correct est que al-salīm désignerait la partie située entre les poils du haut du pied de l’animal et le creux de la fourchette, partie interne du pied.
16. Al-Zubāl.
17. L’éditeur précise que dans d’autres copies on trouve le titre Kitāb al-Kināya.
18. D’après le commentateur, le plus correct ici serait le schème kursī.
19. Ibn Sīda rapporte qu’al-Nābigha a commis lui aussi cette erreur dans son vers :
ونسج سُليم كلَّ قضاء ذائل
Toujours d’après Ibn Sīda, les erreurs de ce type sont légions dans la poésie arabe classique. Ibn Sīda, al-Muḥkam wa-l-muḥīt al-aʿẓam, éd ʿAbd al-Ḥāmid al-Hindāwī, Dār al-kutub al-ʿilmiyya, Beyrouth, 2010, vol. 3, p. 499.
Pour citer cet article
M. Berriah, "Fīrūzābādī (al-), Abū Ṭāhir Maǧd al-Dīn Muḥammad b. Yaʿqūb, al-Qāmūs al-muḥīt, éd. Muḥammad Naʿīm al-ʿIrqsūsī, Damas, Mu’assasat al-risāla, 1998, p. 1121-1123", Les mots de la paix/Terminology of Peace [en ligne], mis en ligne le 18/2/2019, consulté le